lundi 16 novembre 2009

Mort passagère

Néant d'actions, néant d’envies.
A quoi bon vivre ?
Hier encore, elle évoluait avec délices dans un jardin luxuriant et se régalait de l’abondance des fleurs, aujourd’hui tout s’éteignait, elle aussi.
Par moments, elle se demandait …. mais à quoi bon se demander puisqu’elle se mourait, à quoi bon résister ?
Autant vivre pleinement cette mort qui arrivait.
Elle ferma les yeux et s'allongea dans la vague venue pour l'emporter vers d’autres rivages, d’autres rêves, d’autres combats aussi.
Confiante, elle se laissa bercer jusqu’à l’endormissement final.

mardi 3 novembre 2009

Voyage


Je marche dans une immense prairie, au loin les montagnes.
Ce que je suis venue chercher ici ? Je l’ignore. C’est le tambour qui m’a emmenée là, propulsée d’un coup malgré l’odeur du feu.
L’endroit est paisible et lumineux.
Ne pas penser, me laisser guider par ce qui m’attire, le grand chêne là-bas, si accueillant, qui m‘invite à entrer dans son tronc. J’y pénètre.
A l’intérieur, une ville aux ruelles claires et joyeuses.
Je connais cet arbre. J’en ai rêvé il y a des années. Je reconnais la ville et ses ruelles. Mon cœur bondit de les retrouver pleines de vie, décorées comme pour une fête.
Un escalier blanc en colimaçon, je le gravis, émerveillée par son éclat, charmée par les sourires des esprits qui l’occupent.
Tout en haut, une vieille femme vêtue d'une couverture rouge se tient assise. Elle me regarde sans prononcer un mot et me tend quelque chose, c’est un bijou fait des pierres précieuses.
J’ai à peine le temps de la remercier que le tambour m’emporte hors de l’arbre, loin de la praire, près du feu où je suis allongée.
Des gouttes s’écrasent sur mon visage, il commence à pleuvoir.
Mon cœur est joyeux.

jeudi 29 octobre 2009

Tornade

Bientôt Samaïn.
Les récoltent s‘achèvent et la lune monte tranquillement.
Le temps est venu de dire adieu à ce qui n’est plus.

Elle se souvient d‘un rêve et sourit parce que tout est paisible depuis le passage du vent sauveur, cette tornade qui a détruit un long couloir de cloisons mentales.
Balayées les illusions, envolés les semblants de protections. Adieu.

L’espace est ouvert, l’horizon dégagé.
Savourer l’indicible sensation de légèreté
Accueillir l’instant précieux.

lundi 5 octobre 2009

Nue

L’automne est arrivé mais c’est encore l’été. La plage était si douce sous le soleil rasant et pourtant dans l’air plane un je ne sais quoi qui pousse mon âme à s’évader.
Une envie de nouveauté ?
Ce soir, je dépose tous mes costumes et personnages, je les range au placard, j’ai envie d’être nue sous le rayon de lune. Légère, me laisser emporter par ce qui vient sans m‘inquiéter de rien.

vendredi 18 septembre 2009

Pluie

Mon silence ici, je ne peux l’expliquer.
Peut-être parce que les mots sont capricieux et se réservent pour les soirs de pluie ?
Comme aujourd‘hui ?
J’écris ce soir pour le plaisir de pianoter sur mon clavier tout en laissant les idées s’échapper librement.
Je regarde leurs flots tumultueux se déverser dans un fleuve de pensées que je ne peux maîtriser.
Le fleuve se déroule sous mes yeux emportant les idées.
Je reviendrai, bientôt.


www.myspace.com/angelinakerfloch

samedi 18 juillet 2009

Non

- Bonsoir Panthère, ce soir, c’est moi qui viens te voir, je voudrais que tu m’aides.
- Je suis là pour ça ma chère, il suffit de me le demander.
- Je ne me sens pas bien et j’ai l’impression d’être dans une spirale qui m’attire vers le bas, pourquoi ?
- Tu es en défi
- Un défi encore ? C’est quoi cette fois-ci ?
- C’est un énorme défi pour toi. Ce défi te fait tellement peur que tu as de nombreuses fois repoussé l’occasion de l’affronter. Il est temps de réagir sinon ta vie va prendre un tournant que tu ne souhaites pas.
- Tu me fais peur, qu’est-ce que je dois faire ?
- Pas grand-chose, il faut simplement que tu saches prononcer clairement le mot NON et que tu saches le dire à ceux que tu chéris sans avoir peur de les perdre.
- Comment savoir quand dire non ?
- Quand tu te forces à accepter pour faire plaisir, c‘est là qu‘il faut savoir refuser.

dimanche 12 juillet 2009

Lumières

La lune de Juillet illumine les pensées et dissipe les derniers doutes.
On se rend compte que les graines plantées au coeur de la nuit automnale sont en train de devenir de beaux fruits mûrissants.
Tout ce qui s'est lentement élaboré dans les profondeurs de notre terre intérieure se dévoile à présent.
Se réjouir du travail accompli.

lundi 6 juillet 2009

Tag "Dis-moi ce que tu lis"

C'est à la demande de Saravati que je dévoile un peu de moi dans ce défi.
Un juste retour puisque je l'ai taguée il y a quelque temps et qu'elle a répondu à ma demande en prenant sur son temps précieux. Merci Saravati.

1° Plutôt corne ou marque-page ?
Je n'oublierai jamais cet ami qui utilisait des billets de banque comme marque-page. C'est lui qui m'a offert les livres fondateurs de ma bibliothèque. Des livres de science-fiction : Isaac Azimov, Philip K. Dick, Barjavel et d'autres.
Personnellement, je me contente d'utiliser les marques-pages donnés en librairie.

2° As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Evidemment, même plusieurs. Je les garde précieusement comme la plupart des cadeaux que l'on me fait. Ils me suivent dans mes déménagements. Ils font partie du décor, apportant leur touche rassurante dans un nouvel espace.

3° Lis-tu dans ton bain ?
J'ai essayé mais je ne trouve pas que le papier soit compatible avec l'eau. Et puis, lire à la bougie c'est mauvais pour la vue.

4° As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
Oui, j'ai écrit un livre pour mes enfants et aussi des nouvelles.

5° Que penses-tu des séries à plusieurs tomes ?
Il y a eu des séries auxquelles j'ai été accro mais ça m'a passé.

6° As-tu un livre culte ?
Non, pas vraiment. Les idées et les goûts évoluent avec la vie.

7° Aimes-tu relire ?
Je relis rarement les livres, sauf quelques uns....

8° Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs des livres qu’on a aimés ?
J'ai rencontré des auteurs de livres que j'ai aimés, mais c'étaient déjà des amis. Alors, ça ne compte pas.

9° Aimes-tu parler de tes lectures ?
Rarement, car elles peuvent ne pas intéresser ceux à qui j'en parle. Néanmoins, lorsqu'un livre me prend les tripes, j'en parle à tout le monde.

10° Comment choisis-tu tes livres ?
Des cadeaux et des coups de chance. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de travailler en libraire, une vraie caverne d'Ali Baba.

11° Une lecture inavouable ?
Qu'est-ce qu'une lecture inavouable ? Un truc niais ou cochon ? Je me rappelle avoir dicrètement "emprunté" à mon frère les aventures du Marquis de Sade et l'avoir lu en cachette de mes parents. Ca c'était inavouable !

12° Des endroits préférés pour lire ?
Dans mon lit avant tout.

13° Un livre idéal pour toi serait ?
Un livre qui évoluerait avec nous et nous apporterait ce dont nous avons besoin sur le moment.

14° Lire par-dessus l’épaule ?
J'évite de le faire sauf si on me le demande expressément et je n'apprécie pas qu'on me le fasse. Lire est un moment avec soi même.

15°Télé, jeux vidéos et livres ?
La télé ? Je suis obligée de dire ce que j'en pense ? Les jeux vidéos, je m'y suis laissée prendre, alors je me tiens à distance de ces aventures chimériques et chronophages. Les livres sont indispensables.

16° Lire et manger ?
J'avoue que ça m'est arrivé. C'était à une époque où je dévorais les livres. Depuis, j'ai appris à partager les plaisirs.

17° Lecture en musique, en silence, peu importe ?
J'aime lire en silence, dans ma bulle, hors du monde.

18° Lire un livre électronique ?
Ce n'est plus l'objet livre, il n'y a plus le plaisir tactile ni l'odeur du papier.

19° Livres empruntés ou livre achetés ?
Il y a des livres qui sont faits pour circuler, d'autres pour être gardés. Ces derniers, je les achète ou on me les offre.

20° Quel est le livre que tu lis actuellement et quel sera le prochain ?
Je n'ai pas envie de parler des livres que je lis en ce moment. Quand au prochain ... on verra plus tard.

21° As-tu déjà abandonné la lecture d’un livre ?
Souvent, je n'ai pas d'exemple en tête, je les ai déjà oubliés.

22° Tu tagues qui ?
Je ne tague personne. Ceux qui veulent participer sont libres de le faire.

mercredi 24 juin 2009

Déjà

On est déjà fin juin et je n'ai rien écrit ici depuis.... depuis que j'ai été entraînée dans une danse qui dure encore.
Je profite d'un moment volé à tout le reste pour déposer deux leçons dont je raconterai peut-être l'histoire un jour où les mots seront plus généreux.

Leçon du feu :
Agir en conscience

Leçon des pierres :
L'honneur est dans l'humilité.

lundi 1 juin 2009

L'intant

Depuis quelques jours, j’ai remarqué que lorsque je tente de déposer quelques lignes ici, mes pensées évoluent au fil des mots, finissant par se transformer complètement.
Ce que voulais exprimer au début du texte n’est plus de mon actualité à la fin. Entre temps, j’ai compris quelque chose et je n’ai plus envie de l’écrire.
Les instants s’enchaînent, tous différents.
Ce qui paraissait vrai il y a une seconde ne le parait plus maintenant.
Ce que j’éprouvais il y a une seconde est passé.
A l’instant où j’écris ce mot, je suis différente de l’instant où j’ai écrit « Depuis ».
En conséquence, mes textes ont tendance à s'auto effacer au fur et à mesure que je les écris.
Je ne cherche pas à lutter.

dimanche 17 mai 2009

Dialogue

- Où étais-tu ? Je m’inquiétais.
- M’enfin, tu vois bien que j’étais là-haut dans ma chambre.
- Mais, c’est que tu es partie longtemps ! Tu avais disparu. Peut-être que tu étais dans le jardin ou je ne sais pas et je me demandais ce que tu faisais et…..
- Ben, j’étais juste là-haut quoi ! T’es sûre que ça va Maman ?
- J’étais inquiète !
- Mais enfin Maman, tu me connais quand même ! Tu sais comment je fonctionne, tu sais que j’ai parfois besoin de m’isoler et tu sais que c‘est là-haut. Pourquoi t’es-tu inquiétée ?
- Je me demandais où tu étais, j’étais inquiète !
- S’il te plaît Maman, arrête de t’inquiéter pour moi sans arrêt et surtout pour n’importe quoi.
- Alors, si tu penses que je dois arrêter de t’aimer…..
- Je te signale que « s’inquiéter » n’est pas « aimer », ce n’est pas du tout la même chose.
- Si, c’est de l’amour ! Car je m’inquiète par amour. C‘est l‘amour que j‘ai pour toi qui fait que je m‘inquiète pour toi.
- Maman.... Est-ce que tu sais qu’il existe d’autres moyens d’expression pour montrer son amour ?
- Ça est, c’est reparti ! Bon, on arrête parce que tu vas recommencer à me faire une tête comme ça !
- Ok ! On arrête.
- Tu veux un thé ?
- T’es un amour !

lundi 4 mai 2009

Bientôt...

Bientôt la pleine lune, bientôt le 9, samedi.
Mon coeur bondit d'avance. Il sent que quelque chose arrive.
Il est impatient car ça commence déjà.
La vague arrive et il veut l'accueillir, il veut être prêt, le sera t-il ?
- Calme-toi mon coeur, calme-toi. Mets-toi à l'unisson de l'univers,
accorde tes battements avec sa danse et vis l'instant présent.
Tu n'as qu'une chose à faire : aimer.
Aimer la Terre, le Soleil, la Lune, les étoiles, la nature,
les autres et toi-même.
Aimer tout simplement.

mardi 28 avril 2009

Attirance

J’ignore pourquoi mais il m’attire.
Alors je me lève et m’approche, aimantée par son appel silencieux qui donne envie de se laisser aller tendrement contre lui,
Je le prends dans mes bras, j’ai l’impression que c’est ça qu’il demande. Il dégage une puissante force tranquille.
C’est un jeune chêne fin et élancé, tout en douceur.
Son contact est rassurant. Je me sens bien, merveilleusement vivante.
Soudain, l’amour jaillit de ma poitrine, diffuse une chaleur passionnée, rayonne dans tout mon corps, je frissonne.
La pluie s’éclate en gouttes fraîches dans mes cheveux, sur ma peau, coule avec volupté le long de mon dos.
Le chêne tout contre moi, je suis amoureuse et respire les étoiles, pieds nus dans l’herbe mouillée, mes racines sont lumière.
Je respire les étoiles, amoureuse d‘un arbre et cette pensée me fait sourire.

dimanche 19 avril 2009

choix

Elle tournait en rond et se sentait énervée par tout, par tout le monde et ça touchait quelque chose d’important, mais quoi ?
- Tu es en colère ma chère et tu sais pourquoi.
- Oui, en ce moment j’ai des choix à faire, plusieurs, sur tous les fronts. J‘ai même l‘impression que tout conspire pour que je fasse des choix mais j‘hésite. Ce sont des choix difficiles. C’est vrai que ça me met en colère mais je ne sais pas trop pourquoi.
Discuter avec la panthère, elle n’aurait jamais imaginé ça avant, mais depuis la nuit où elle l‘avait aperçue, plus rien n’était inimaginable, tout était devenu possible .
- Un choix est rarement facile car il implique un renoncement, lui répondit la panthère. A quoi es-tu prête à renoncer ?
- Je ne sais pas et c’est ça ma difficulté.
- Tu ne sais pas ? Insista la panthère. Pourtant tu ressens une colère et cette colère te montre que tu sais parfaitement ce à quoi tu ne veux pas renoncer. A quoi ne veux-tu pas renoncer ?
- Je ne veux pas renoncer à mes désirs, je ne veux me sacrifier pour faire plaisir aux autres, admit-elle en observant une subite agitation de son cœur, ce genre d‘agitation qui donne le signal au corps de se mobiliser pour défendre quelque chose de précieux.
- Nous y voilà ! Se réjouit la panthère. Si tu ne veux pas renoncer à tes désirs, tu dois les protéger. Tu dois les respecter et les faire respecter, c’est-à-dire oser choisir en fonction d’eux. C‘est simple.
- Simple ? Mais je vais peut-être décevoir ou blesser des gens.
- C’est le risque en effet et tu dois assumer ce risque avec courage et confiance car affirmer tes désirs, c’est affirmer ce que tu es.

mercredi 8 avril 2009

Cernumnos

La vie jaillit dans mes veines, court le long de mon corps, m’étreint le cœur.
Je me souviens du soir du 20 mars, naissance du printemps, retour de la lumière.
Je me souviens du cerf entraperçu, de ses ramures d’abord puis de ses yeux étranges.
Il m’a regardée un instant puis a disparu.
Depuis ce jour, il apparaît régulièrement et se dessine dans tous les paysages.

jeudi 26 mars 2009

Masque océafricain


mardi 24 mars 2009

Laisser faire

Hors de ce monde pour un temps ou hors du temps,
je vais avec joie où la brise m'emporte.
Laisser faire ce qui vient, le vivre, les mots viendront plus tard.

mercredi 18 mars 2009

Tag tables de chevet



Dominoo a lancé un tag : photographier sa table de chevet afin de montrer ce qu'on lit. Je me serais contentée de détailler les tables de chevet des bloggers si Anne-Laure ne m'avait taggée. J'ai dû faire un tri parmi la montagne de livres qui avaient tendance à s'accumuler autour de moi et cela m'a peut-être épargnée d'une mort probable par ensevelissement. Merci Anne-Laure, tu m'as sauvé la vie ! Je n'ai retenu que ceux que je consulte régulièrement, celui que je lis depuis deux jours et qui m'amuse, certains qui m'ont plu, ceux entamés il y a des semaines et ceux qui ne me quittent pas. J'en ai oublié, pour ne pas citer "Femmes qui courent avec le loups" de Clarissa Pinkola Estes. Je n'ai pas mis les autres que je me suis promis de lire un jour, ça aurait fait trop.....
A mon tour je taggue Jub de karmacoma, Saravati, et Caillou....

dimanche 15 mars 2009

Message de l'araignée



- Tiens, Salut l’araignée ! Qu’est-ce que tu fais sur le mur de ma salle de bain ?
- Je suis tranquille vois-tu, j’attendais que tu me voies sur ton mur blanc.
- Tu attends plutôt de t’installer oui ! Il n’en est pas question ! En plus tu es très…grosse, enfin… je veux dire énorme, impressionnante quoi. Excuse-moi mais je vais te mettre dehors. Ne bouge surtout pas, je reviens.
- Je ne bouge pas, je t’attends, j’attends aussi que tu te demandes pourquoi je ne bouge pas lorsque d’habitude, je me serais faufilée dès que tu aurais fait un geste vers moi ou te serais détournée.
- Bah, j’en ai sorti d’autres que toi, j’ai l’habitude, les grosses comme toi se laissent toujours faire.
- Et tu ne t’es jamais demandé pourquoi ?
- Parce vous savez que je ne vous tuerai pas.
- Oui, bien sûr, nous savons que tu n’es pas une tueuse d’araignées, mais ce n’est pas ça, Il y a une autre raison. Réfléchis…. Réfléchis à ce que tu as vu aujourd‘hui. Qu’est ce qui a retenu ton attention ?
- J‘ai vu une cabane, une construction faite d’enchevêtrement de bois flottés, je l’ai prise en photo. J’aime ces œuvres éphémères et naturelles, celle-ci a beaucoup plu à mon âme d‘enfant.
- Tu vois, moi aussi je construis. Patiemment j’enchevêtre mes fils, je tisse, je prépare ma toile qui sera une œuvre. Je suis venue te dire que tout se prépare patiemment, tout se met en place tranquillement et de la manière la plus harmonieuse qui soit. Maintenant tu peux me relâcher mais fais doucement s’il te plaît.
- Je fais le plus doucement possible et surtout je te remercie.

jeudi 12 mars 2009

Si seulement....

Aucun signe... Enfin aucun signe qu’elle ait remarqué car il s’en manifestait tous les jours, seulement elle ne les voyait pas. Sa perception était-elle altérée ? Pourquoi ?
Elle reconnaissait bien les cycles à présent et savait que dans ces périodes de néant, il est inutile de tourner en rond en se torturant le moral. Elle le savait mais persistait à décortiquer ses doutes et ses sentiments d’échec.
Ah, si seulement…… se disait-elle. Si seulement quoi ?
Elle n’en savait rien. C’était peut-être ça son problème, plus d’envies ou trop peut-être.
Vers quoi se diriger ? Si seulement elle savait où aller, elle foncerait.
Si seulement elle n’était pas seule dans cette jungle, elle se sentirait moins perdue.
Depuis qu’elle n’avait plus de repères, elle n’avait plus de certitudes auxquelles s’accrocher. C’était peut-être ça son problème, elle n’avait plus aucune certitude.
Rien n’était définitif, rien n’était acquis, rien n’était tout à fait vrai ni tout à fait faux. Même le temps n’existait pas, seul l’instant présent était une éternité tangible.
Et encore, ça dépendait de la perception.
Aucun signe….. Sa perception était-elle altérée ? Pourquoi ?

vendredi 6 mars 2009

Envie du jour

Capturer la joie qui passe comme un oiseau capricieux,
La tenir tendrement et se laisser revivre.

mardi 3 mars 2009

Lumière


Mars, je marche vers le nord, la plage est à moi. Le vent d’ouest est un peu frais, il apporte des nuages mais il fait beau.
La lumière est telle qu'elle me nourrit et inonde mes pensées de couleurs d'autres mondes.
Arrivée au blockhaus enfoui dans le sable, je m'allonge et plonge dans un rêve éveillé peuplé d'étincelles joyeuses qui virevoltent devant mes yeux hallucinés. Je nage dans le bleu tout en me laissant enrober de sonores rouleaux ourlés d’un blanc éclatant. Le moindre caillou devient scintillante pierre précieuse. Sous mes pieds, un trésor inestimable de joyaux sculptés par l’océan.
Au loin, les montagnes, on aperçoit la Rhune.
Suis-je passée dans un autre plan ? Ici, tout est clair, léger, limpide. Tout est simple et sourire.

jeudi 26 février 2009

Choc

Ce matin, le givre fragile fond doucement sous la promesse d'un soleil de presque printemps. Les mimosas explosent dans tous les jaunes et depuis la forêt arrive un parfum joyeux.
Elle vole vite, trop vite. Elle ne voit pas la vitre. Un choc violent, un fracas dans ses yeux, elle tombe en arrière complètement sonnée.
Elle agite ses petites pattes et tente de se redresser en poussant sur ses ailles. Tout près d'elle, son mâle qui veille sur elle. Il gonfle un peu ses plumes tout en me regardant d'un oeil mais il ne bouge pas. Je sais qu'il m'a vue et je ne bouge pas non plus.
Elle remue la tête dans un effort intense, la laisse retomber et s'éteint dans un sursaut. Le mâle ouvre le bec, pousse un cri silencieux et reste là, immobile à la regarder.
Il restera longtemps auprès d'elle, le plus longtemps possible.

samedi 14 février 2009

Repos forcé

Quelque part entre le 10ème et le 12ème niveau, elle errait.
Que de nouvelles parois surgissent ou s'escamotent devant elle, cela lui était devenu égal, elle ne soupçonnait plus d'intention malveillante de la part du concepteur du lieu.
Les parois étaient là pour lui éviter certaines explorations inutiles ou trop dangereuses. Il valait mieux pour elle qu'elle se heurte aux parois plutôt qu'à ce qu'il y avait derrière.
Celles qui s'escamotaient lui ouvraient des mondes étrangers qu'elle devait traverser pour pouvoir continuer d'avancer. Son but, c'était atteindre le douzième niveau.
La traversée des mondes étrangers n'avait jamais été facile pour elle, surtout aux 8ème et 9ème niveaux. C'est là que la plupart de ses compagnons de route avaient disparu. Depuis, elle avançait seule, mais cela lui était devenu égal. Presque plus rien n'avait d'importance.
Elle avait remarqué que plus elle était neutre et plus c'était facile d'avancer. Elle avait aussi compris que la peur est ce qu'il y a de plus dangereux et freine considérablement la progression. C'est pourquoi, elle avait appris à la neutraliser. Cela avait nécessité un gros effort car depuis sa plus tendre enfance on lui avait enseigné à vivre avec la peur, lui faisant croire qu'elle est indissociable de la vie. Neutraliser la peur avait signifié se défaire de tous sortes de conditionnements, attachements, illusions et attentes. Neutraliser la peur avait exigé de faire une confiance aveugle au concepteur du lieu. Car seul le concepteur du lieu pouvait la mener au douzième niveau. Elle n'avait qu'à avancer, attendre que les parois s'escamotent et traverser les mondes.
Mais à présent, elle était fatiguée et avait l'impression de tourner en rond ou d'être coincée entre deux niveaux . Où était-elle ?
Alors, elle s'assit et se parla :
- Tu as besoin de repos.
- Oui, mais je voudrais savoir où je suis.
- Tu sais très bien que tu approches du but.
- Ça fait longtemps que j'approche du but, j'en ai marre d'approcher du but et ne pas le voir.
- Comment ça tu ne le vois pas ? Tu ne vois pas la lumière autour de toi ?
- C'est vrai, tout est plus clair, plus léger.
- Comment te sens-tu ?
- Je sens tout ce qui se passe en moi et autour de moi, mais je suis neutre et tranquille.
- Donc, tu approches du but. Et si tu n'avances plus, c'est qu'il faut te reposer, c'est tout !

vendredi 13 février 2009





mardi 10 février 2009

Le vent

Il y a des jours où les mots sont capricieux. On voudrait les aligner en phrases cohérentes et non, ils refusent et se retranchent derrière des barricades d'idées sauvages. Des idées insoumises et rebelles, de ces idées qui poussent à tout planter là et de s'étourdir ailleurs, par exemple en écoutant le vent qui s'acharne encore un peu contre les arbres déjà meurtris.
Où court-il comme ça ?
C'est la pleine lune, qu'ai-je accompli ces dernières semaines ?
Je me sens comme le temps, le vent qui court, au loin l'orage et la marée. J'entends le vent qui claque contre les vitres, il m'apaise et me remet à ma place mais en même temps m'insuffle une part de lui qui me donne envie de courir, mais je ne sais où, pas encore.

lundi 9 février 2009

LA PAPESSE


La Papesse a beau être à la fois femme, maitresse, prêtresse et magicienne, elle se sent seule. Est-ce parce qu'elle si discrète, presque effacée ? Ou est-ce parce qu'elle attend celui ou celle qui sera digne de son enseignement ?
Inaccessible et mystérieuse, elle ne se livre pas facilement, pas plus qu'elle ne dévoile facilement ce qu'elle sait. Elle est prudente et maîtrise l'art de se taire.
Sur ses genoux, un livre ouvert. Elle a beaucoup appris et étudié, maintenant elle est prête à transmettre son expérience. C'est une initiatrice. Elle a acquis la patience de la mère qui enseigne à l'enfant et de la graine qui commence à germer. Passée experte dans plusieurs domaines, elle est détentrice de beaucoup de secrets, y compris dans l'art d'aimer.
Elle attend de les transmettre mais elle n'est pas pressée, elle sait qu'il vaut mieux laisser les choses arriver à terme.
Derrière elle, un voile. Gardienne du passage qu'il y a au delà, elle prévient ceux qui se présentent à elle :
- Tu veux connaître ce qu'il y a derrière, es-tu prêt ? Dès que tu auras soulevé le voile, tu ne pourras plus revenir en arrière, as-tu bien réfléchi ?
Celui ou celle qui souhaite franchir le voile et apprendre de la Papesse sera à jamais changé car le passage ouvre vers une autre vie.

lundi 2 février 2009

Message de l'aigle

Au fur et à mesure que je prends de l'altitude, mes yeux sont plus perçants.
Je me déploie invincible et plane au dessus du monde. La terre loin en dessous.
Liberté, vision accrue, esprit vif comme l'air.
En moi, l'esprit de l'aigle.
Je tournoie au dessus des émotions et du chaos, nuages de peurs, brumes d'illusions. Je longe une montagne. De là-haut, la vue est plus nette. Incroyable comme je vois les détails.
Soudaine compréhension d'une séquence de vie.
Tout était nécessaire. Tout devait être regardé en face, le beau comme le laid, tout devait être accepté.
Cesser d'être aveugle.
Tout est sa place.
Chaque rencontre est une clé.
Union d'ombre et lumière, parcelle d'univers, chaque être éclaire les autres.
Chaque être est essentiel.
Chaque expérience un cadeau.
L'aigle me ramène à la chaleur des pierres.
Je me sens en paix.

mercredi 28 janvier 2009





mardi 13 janvier 2009

Le chant des pierres

Les pierres chantent sous la caresse brûlante de l'eau en un long sifflement crécelle.
L'air devient feu.
La terre se fait apaisante et rassurante, maternelle.
Le chant des pierres ondule tel un serpent qui se faufile.
Le voilà, puissant et si tranquille.
Il monte avec douceur et calmement s'installe en ami bon et sage.
Les pierres chantent à nouveau en un bruissement de jungle.
Elle est là, dans l'arbre géant.
Noire comme la nuit aux yeux dorés. Fascinants. A la fois forte et douce.
La panthère est là depuis longtemps. Elle est reine ici.

jeudi 8 janvier 2009

Taquinerie

Ca fait déjà quelque temps qu'elle se demande si elle fait peur aux autres, elle sent parfois comme une gêne fugace chez eux.
Ce soir, un ami lui lâche au téléphone :
- Oui, toi tu peux deviner les pensées, alors on a peur que tu devines nos pensées les plus inavouables.
- Alors là, c'est la meilleure que j'ai entendue de la journée ! Les autres pensent que je devine leurs pensées ?
D'un éclair, elle comprend certaines réactions qu'elle avait trouvées bizarres chez les autres.
- Oui, enfin non pas vraiment, je déconne un peu mais disons qu'il y a un fond de vrai, lui répond-il en riant.
- Si je devinais les pensées des autres, je ne me serais pas si souvent illusionnée et trompée, a t'elle envie de lui dire, mais elle préfère se taire.
Comment expliquer aux autres la nature de son travail ?
Comment leur faire comprendre que c'est une histoire d'empathie, de réceptivité et d'échange ?
Heureusement que les mentalités évoluent car il y a encore peu, on l'aurait peut-être brûlée sur la place publique au lieu de la taquiner d'un ton léger.

mercredi 7 janvier 2009

Pause

arbre totem

Une pause dans les écrits, une pause dans ma vie.
Ces derniers jours ont été étourdissants et légers, je me suis laissée porter.
Aujourd'hui, je prends le temps de revenir dans ma bulle, ou plutôt ma jungle-véranda, un peu fraiche à cette époque.
Laisser mes doigts courir sur le clavier sans penser à ce que j'écris. Laisser venir les mots...
Il y a un an aujourd'hui, j'emmenais mon père à l'hôpital. Trois semaines après, je lui fermais les yeux et l'arbre totem du jardin, que je croyais invincible, tombait sous les assauts du vent.
Il y a un an et deux jours, j'embarquais sur la toile virtuelle que je découvrais avec des yeux naïfs et amusés.
Le cyber univers m'a beaucoup aidée à passer les mois qui ont suivi.
Aujourd'hui, je m'y sens un peu comme chez moi.
J'aime ces rendez-vous quotidiens avec mes amis inconnus.
Ca me fait bizarre de penser que par mes textes, ou plutôt à travers mes textes, je leur en raconte plus sur moi qu'à mes amis "réels".
C'est fou non ?