jeudi 11 février 2010

Cocon

Calée dans mon cocon douillet, je me rends compte que ça se craquelle autour.
Depuis l'extérieur, une lumière fend l'espace. Je sais qu'elle vient m'extraire de la torpeur dans laquelle je baigne depuis une éternité mais j'hésite, il fait encore froid. Saurais-je résister aux assauts de la vie ? Je me sens si vulnérable avec mon coeur ouvert, je me repose d'une guerre. L'ai-je gagnée ? Oui, je crois puisque je suis en paix et que cette lumière m'appelle.
Que m'est-il arrivé ?
Je me souviens que je n'ai pas tout le temps lutté contre l'ombre, j'y ai plongé aussi.
Je l'ai pénétrée comme une jungle, éprouvant presque du délice dans la crainte de m'y perdre. A force de trébucher, j'ai dû apprendre à voir malgré mes yeux obstinément fermés et affûter le regard qui déjoue les pièges des jolis reflets.
Je l'ai aimée cette ombre, pour tout ce qu'elle me révélait.
C'est fou comme les chimères sont attachantes, difficile de trancher les liens. L'arme que j'ai eu à utiliser, celle qui m'a le mieux défendue, m'a ouvert le coeur en faisant s'échapper les blessures retenues. Les souffrances m'ont quittée, je me sens mise à nu. Etrange sensation que de devoir faire le deuil de ses douleurs perdues.
Il en faut du courage pour être heureux.