mercredi 12 novembre 2008

La petite chambre

Sous la pluie, tout est calme. Cette nuit le vent a arraché quelques touffes rousses aux grands arbres mais il reste assez de couleurs pour habiller la forêt.
Novembre.
Arrêt sur image.
Un souvenir de vendanges.
Tiens, j'avais oublié ce souvenir ! Du fond de ma mémoire, il vient de ressurgir. C'est sans doute le goût de l'automne qui me l'a rappelé ou cet d'oiseau qui vient de chanter.
Après la journée de travail dans les vignes, nous séchions nos vêtements devant la grande cheminée. La chaleur du foyer apaisait les dos meurtris d'avoir dû tant se pencher pour couper les grappes juteuses.
Affamés, nous dévorions autour d'une grande table en buvant le sang de cette terre d'Anjou, un nectar pour nos palais assoiffés.
Quand la fatigue tombait, chacun se pressait d'aller se coucher.
La maison était assez vaste pour accueillir toute notre équipe. Les premiers venus avaient choisi les meilleures chambres. J'étais parmi les derniers arrivés.
La petite pièce du haut n'était ni confortable ni chauffée mais elle était ouverte sur les étoiles.
Je me souviens comme les nuits y étaient belles.
Je me souviens comme j'ai apprécié cette chambre perchée sous le toit de la maison des vendangeurs.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Que de souvenirs imaginés me rappelle ce beau texte.
Jeune, c'était mon rêve d'aller faire les vendanges, je me suis inscrite et je n'ai pas pu y aller, je commençais des études et la rentrée s'est produite au moment des vendanges.
L'année dernière ma fille a pu réaliser mon rêve : je retrouve dans ton texte cette ambiance étrange dont elle m'a parlé : la fatigue, la convivialité des repas, les chambres-dortoirs...
Et ce texte évoque pour moi la très belle chanson italienne reprise par Carla Bruni : "le ciel dans une chambre" :
Quand tu es près de moi,
Cette chambre n'a plus de parois,
Mais des arbres oui, des arbres infinis,
Et quand tu es tellement près de moi,
C'est comme si ce plafond-là,
Il n'existait plus, je vois le ciel penché sur nous... qui restons ainsi,
Abandonnés tout comme si,
Il n'y avait plus rien, non plus rien d'autre au monde,
J'entends l'harmonica... mais on dirait un orgue,
Qui chante pour toi et pour moi,
Là-haut dans le ciel infini,
Et pour toi, et pour moi...

et reprise ensuite en italien.
J'espère que tu avais toi aussi un compagnon passionné pour t'accompagner sous les étoiles...

Anonyme a dit…

J'aime ce texte et la poésie qui s'en dégage. Belle invitation à te suivre à ces vendanges et l'imagination qui court, qui court pour regarder les étoiles...

Anonyme a dit…

V comme ... Vent d'ange.